Objectifs du projet

Pour moi, pour les Autres est un projet sur deux ans. Les objectifs spécifiques du projet sont de :

• Documenter et visibiliser les besoins en santé mentale et bien être des activistes.​ 

• Renforcer les capacités et améliorer les pratiques et services de santé mentale et de bien-être pour les activistes en première ligne des mouvements.​ 

• Créer une pratique d’entraide et de bienveillance entre activistes LGBTQI au niveau régional et international, ainsi que développer un plaidoyer envers les bailleurs et organismes internationaux pour l’intégration de la santé mentale et le bien-être comme axe transversal.​ 

La deuxième phase du projet a lieu du 1^er septembre 2024 au 31 août 2026.  

Contexte

Une consultation préalable au projet a permis d’identifier que les activistes LGBTQI font face à des enjeux de santé mentale et de bien-être spécifiques à leur engagement militant. En effet, ces personnes se retrouvent souvent parmi les moins bien outillées pour prendre soin d’elles-mêmes et de leurs pairs, et parmi celles ayant un accès le plus limité à des services adaptés à leur situation particulière. 

La négligence de ces besoins, combinée aux importants défis de sécurité, crée un niveau élevé de stress. Citons entre autres la fatigue psychologique du militantisme, la résonance des traumatismes vécus au contact des communautés, les enjeux de survie des organisations de la société civile, et les incertitudes individuelles quant à leur futur personnel, au niveau social comme financier. Les consultations ont ainsi permis de mettre en lumière des conséquences graves au niveau individuel – notamment troubles du sommeil, anxiété, dépression, et dépendances –, mais aussi au niveau collectif. 

Ces conséquences collectives constituent une menace constante sur la continuité et la durabilité des mouvements LGBTQI. En effet, le manque crucial de soutien, les mécanismes individuels d’adaptation néfastes, l’absence de valorisation de leur engagement découragent les activistes à poursuivre leur militantisme et dissuadent d’autres personnes à s’engager. Il s’agit d’un problème crucial dans un contexte de réduction de l’espace civique en général dans de nombreux pays, et en particulier les pays francophones qui souffrent d’un manque significatif de ressources techniques et financières pour mener leur lutte. Le projet souhaite donc être un précurseur dans l’investissement significatif de telles ressources dans les francophonies mondiales. 

Dans ce but, le projet repose sur une combinaison de diverses approches permettant d’assurer que les besoins et les voix des activistes LGBTQI soient au cœur des actions de l’initiative. Ces dernières incluent, notamment, des processus de recherche participative, de renforcement des capacités individuelles et organisationnelles pour le soin, du soutien au réseautage et à l’apprentissage mutuel au niveau local, régional et international. 

Phase 1 du projet 

La phase 1 du projet s’est déroulée de novembre 2021 à mars 2024. Voici quelques-unes des activités réalisées dans cette phase :  

• Une recherche communautaire sur la santé mentale et le bien-être des activistes LGBTQI conduit par 17 chercheur.e.s issu.e.s de 5 pays (Cameroun, Burundi, RDC, Rwanda et Congo). Cette recherche a recueilli 211 témoignages émanant de 91 entretiens individuels et 19 focus groupes.  

• ​Deux cartographies des stratégies de résilience et des ressources dédiées à la santé mentale et le bien-être des activistes LGBTQI au Burundi et au Cameroun fondées sur des entretiens avec plus de 100 activistes.  

• Des activités d’engagement artistique, incluant la peinture et la danse, ont eu lieu avec 45 activistes du Burundi, RDC et du Cameroun ​ 

• ​8 séances de sensibilisation sur la santé mentale et le bien-être des activistes LGBTQI ayant touché au total 99 activistes venant du Cameroun, RDC et Burundi. ​ 

• ​10 séances de formation pour outiller les activistes à mieux prendre en compte leur santé mentale et leur bien-être. Ces séances de formations ont accueilli au total 75 participant.e.s au Cameroun, 74 participant.e.s au Burundi et 26 participant.e.s en RDC, soit au total, 175 participant.e.s. ​ 

• ​2 séances d’élaboration collective des politiques de bien-être.  

• ​132 séances d’accompagnement psychologique en présentiel et 116 séances d’accompagnement en ligne pour un total de 135 personnes accompagnées au Burundi et au Cameroun. ​ 

• ​Un guide à destination des bailleurs de fonds sur l’intégration transversale de la santé mentale et le bien-être des activistes LGBTQI dans les programmes de défense des personnes LGBTQI, basé sur des données recueillies auprès de 127 activistes et 7 bailleurs de fonds.  

• Une première édition de l’Oasis PMPA au Cameroun dédiée à la santé mentale et le bien-être des activistes LGBTQI et regroupant 25 participant·e·s venant du Cameroun, Burundi et RDC. 

Phase 2 du projet  

La phase 2 du projet Pour Moi, Pour les Autres cherche à amplifier et donner une continuité aux résultats obtenus dans la 1ère phase du projet, ainsi qu’à élargir l’impact à d’autres groupes sous-représentés dans cette dernière. 

Quelques activités prévues : ​  

• Conception d'outils pratiques et de jeux sur la santé mentale 

• Production d'un guide de santé mentale adapté aux personnes LBTQ 

• Formation en coaching de vie pour les activistes LBTQ​ 

• Organisation d’activités de bien-être collectives pour activistes LGBTQI ​ 

• Élaboration d'une recherche sur la décolonisation des approches sur la santé mentale et du bien-être en Afrique centrale et de l'Est.​ 

• Rencontre de 2 jours de bien-être et de capitalisation entre activistes​ 

• Élaboration d'une recherche sur la décolonisation des approches sur la santé mentale et du bien-être en Afrique centrale et de l'Est.​ 

• Création d'une communauté virtuelle d'entraide et de bienveillance entre les activistes de la zone​ 

Publications 

Ce guide comporte sept recommandations clés dirigées vers les bailleurs de fonds pour soutenir la santé mentale des activistes LGBTQI. Chacune des recommandations est suivi de suggestions concrètes en vue de leur application. 

Les bailleurs de fonds ont un rôle important à jouer si on espère accroître les ressources et techniques mises à disposition des activistes afin de poursuivre leurs luttes tout en ayant leur santé mentale et leur bien-être au cœur des considérations. Ce guide peut être utilisé pour réfléchir aux pratiques déjà en place et offrir de nouvelles pistes pour soutenir les mouvements sur le terrain.